I Shot the Sheriff (a)

Ah les filles de notre temps ce n'est plus ce que c'était au temps de nos parents, vous voyez avant elles auraient toutes craqués pour une révérence, un baise-main ou encore une belle déclaration sous le balcon avec guitare en main. Oui mais de notre temps les filles étaient nées impressionnées, elles demandaient, voire exigées, le grand jeux avant de succomber, une simple révérence les faisaient plus rire que flancher, non vraiment les filles de nos jours ne sont plus très romantiques. Et c'est avec cet état d'esprit que le jeune dragueur que l'on nommait plus couramment Pertmun, les accosta. Bien sur sa révérence ne fit presque aucun effet sur les demoiselles, d'une autre côté la blonde ne l'avait pas vu, c'était toujours rassurant de se dire qu'elle n'avait pas eu un petit regard impressionnait seulement car elle ne l'avait pas vu et non parce qu'il n'était pas impressionnant... « Si tu pouvais disposer, blablablabla... » ce fut a peu près ce qu'il entendit sortir de la, très jolie, bouche de Hamm' il devait y avoir des parasites dans son cerveau car quand elle parlait il n'entendait plus que la moitié de ce qu'elle disait, comme si quelqu'un avait décidé de saboter ses oreilles seulement quand la demoiselle Hamm' se permettait un commentaire, étrange, je dirais même plus très surprenant ! Mais ne nous arrêtons pas à des sujets si peu importants, car il fallait bien qu'il réponde, il ne pouvait pas se laisser critiquer sans répondre avec une vanne bien singlante, nous parlons quand même du très fier Edward Pertmun ! Et bien il ne fit rien. Il n'accorda pas un regard à Hamm' et se contenta de sourire quand Lisèle prit la parole, Lisèle qu'il était heureux de revoir. Lisèle qui lui avait raconté pas mal de conneries sur sa vie, mais bizarrement il l'avait croisé à l'universiré, sans qu'elle le voit, quel miracle et qu'elle chance pour ce rancunier de Pertmun. Il savait désormais qu'elle n'était pas héritière d'une famille d'Europe, qu'elle n'était donc pas bourrée de fric ni forcément une future princesse, tout cela était fort réjouissant.

Il la regarda donc passer de la crème dans le dos de sa copine brune, elle faisait sa plutôt bien et il se surprit quelques secondes à envier la place de Hamm', vous imaginez une blonde comme Lisèle pour lui passer de la crème solaire, huumm. Edward se reprit avant de se mettre à baver et son trouble ne fut pas apparent, heureusement. Le jeune homme attendant visiblement quelque chose resta planté devant elles, regardant de temps en temps les jeunes filles qui passaient par là et évitant soigneusement de jeter un coup d'œil vers la vendeuse de glace qui devait le tuer du regard. Edward sentait le regard de Lisèle sur lui, elle commençait surement à le reconnaître, Aubrey, elle, devait éviter de le regarder avec un soin méticuleux.

Edward ne dit rien, le silence ne le gênait pas et il réfléchissait à ce qu'il pourrait dire ensuite, il abandonne rapidement l'idée d'une conversation déjà toutes faites dans sa tête, il verrait comment Lisèle réagirait si elle le reconnaissait et fairait en fonction. Edward lança un regard sur Hamm' pour voir, juste comme ça, elle était en train de se passer de la crème solaire d'un air très désinvolte, il faillit lâcher une remarque désobligeante mais ce retint avant qu'elle ne franchisse sa bouche, puis il faut dire que Lisèle parla, enfin, et il pu reporter son attention sur elle.

« Lisèle ! Tu me reconnais enfin ! Mon Dieu mais je n'en espérait pas tant d'une héritière d'un royaume d'Europe... »

Il sourit comme si il venait de lancer une phrase du genre « il fait beau aujourd'hui, n'est ce pas ? Un temps vraiment idéal pour se rendre à la plage avec ses amis et bronzés tranquillement sans se faire importuner par une personne qelquonque, non non je ne vise personne rassurez vous... » puis il les regarda, toutes les deux cette fois, il voulait voir le regard de Lisèle quand elle comprendrait et celui de Hamm' quand se souviendrait de ce que son amie lui avait dit à propos d'un garçon avec qui elle avait couché en lui racontant pas mal de salades. Sauf que Edward avait des amis qui connaissait Lisèle, et donc il avait pu se renseigner sur elle, assez pour savoir qu'elle se séparait rarement de Aubrey, qu'elle s'appelait Lisèle, et que si elle était héritière de quelque chose elle ne l'avait jamais dit à personne. Assez pour comprendre qu'elle était aussi menteuse et manipulatrice que lui, qui avait dit il ne savait plus quoi sur sa vie et sa carrière sociale.

Edward, toujours son faux sourire accroché aux lèvres, s'assit dans le sable avec elles, comme si ils étaient de bons potes d'université qui se retrouvaient par un total hasard sur la plage et qui était heureux de se revoir. Dommage c'était plutôt l'inverse de crédible. Edward se demanda tout à coup laquelle des deux était le ''meilleur coup'' il soupira et laissa tomber l'idée, de un il détestait comparer les filles entre elles, et de deux il avait le sang trop encombré d'alcool les deux fois qu'il l'avait fait pour pouvoir dire qu'une était mieux que l'autre. Puis savait laquelle des deux lui plaisait le plus et donc laquelle devait surement avoir sa préférence, mais c'était strictement sentimental et n'avait rien avoir avec une futile histoire de sexe. Le jeune homme mit ses lunettes de soleil sur son nez, puis lâcha un soupir.

« On est pas bien là, entre potes ? »

Absolument ironique et destiné bien plus à Hamm' qu'a Lisèle, cette phrase sonne tellement faux que s'il ne s'était pas retenu il aurait pu se mettre à ricaner.